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dimanche 28 décembre 2014

L'image médiatique de la femme est-elle dégradante ou dégradée ? Partie I : la perfection inaccessible.


Voici un nouvel article un peu spécial : en fait, il s'agit d'un dossier qu'avec une de mes amies nous avons réalisé dans le cadre de l'ECJS (Éducation Civique, Juridique et Sociale). Le sujet que nous avons choisi, est, comme vous avez pu le lire plus haut "L'image médiatique de la femme est-elle dégradante ou dégradée ?". Nous vous proposons donc une réponse à cette problématique.
Comme le dossier est assez long - 54 pages .. -, je le posterai en plusieurs fois, pour ne pas que cela devienne trop ennuyeux. 
Je vous laisse donc découvrir la première partie de notre analyse, "La perfection inaccessible".

Introduction :

Les femmes luttent depuis le début du XXe siècle pour faire valoir leurs droits : par exemple, les suffragettes se sont battues, au Royaume-Uni, dès 1903, pour obtenir le droit de vote : c'est chose faite en 1918 pour les femmes de plus de 30 ans, et en 1928 toutes les femmes majeures – soit de plus de 21 ans – sont autorisées à voter. Le combat des suffragettes constitue une première vague féministe. Par ailleurs, les femmes américaines obtiennent le droit de vote en 1919 et les femmes françaises en 1944.
Dans les années 1960, une deuxième vague féministe se répand avec le Women's Lib (Women's Liberation Movement) aux États-Unis. Celui-ci est suivi par un équivalent en France, le Mouvement de Libération des Femmes (MLF), dès la fin des années 1960 et plus particulièrement dans les années 1970.
Ainsi fil des années les femmes ont réussi à obtenir un certain nombre de droits et de lois, favorables à leurs réclamations : par exemple, la loi Neuwirth de 1967 permettant l'utilisation de la contraception ; la loi Veil de 1975 rendant légale l'interruption volontaire de grossesse (IVG) ; la loi Roudy de 1983 sur l'égalité professionnelle entre hommes et femmes. Cela marque une affirmation de la femme, dans une société où elle a toujours été dominée et rabaissée.

Néanmoins, nous pouvons remarquer que les femmes n'ont actuellement pas le même statut que les hommes dans notre société, et qu'elles souffrent du sexisme, qui exacerbe les différences entre hommes et femmes : les salaires sont plus élevés chez les hommes travaillant au même poste que les femmes, celles-ci gagnant en moyenne 19,4 % de moins que leurs confrères masculins en 2014 ; la représentation des femmes en politique qui reste peu élevée avec seulement 27 % de députées et 25 % de sénatrices en 2014 ; ou encore la présence moindre des étudiantes dans les filières scientifiques, qui sont seulement 30 %.
Cependant, les inégalités ne s'arrêtent pas aux milieux du travail, de la politique ou des études supérieures : les médias peuvent aussi véhiculés des inégalités, dans la différence de traitement qu'ils accordent aux êtres humains selon leur sexe.

Nous allons donc nous demander, à travers notre étude, si l'image actuelle de la femme dans les médias est effectivement dégradée et dégradante.


I- La femme dans les médias : une image incontestablement dégradante.

1) Une image manipulée et idéalisée : la perfection inaccessible.

L'idéal de beauté a énormément changé au fil des siècles et des années : les exigences et les attentes de notre société ont évolué, au même titre que la mode. Au XIXème siècle, cet idéal est celui-ci d'une peau pâle, de formes généreuses, et de cheveux bruns, alors que dans notre société occidentale du XXIème siècle la perfection physique est celle du bronzage sans défaut et de cheveux blonds. Ainsi, le temps et les mœurs sont responsables des changements de l'idéal de la beauté. De cette façon, les célébrités féminines des années 1930, qui étaient des icônes de mode à leur époque, ne séduiraient pas autant notre société actuelle qu'elles l'ont fait il y a plus de quatre-vingt ans : elles ne correspondent plus à la notion de perfection physique.


Le principal problème est qu'actuellement, la femme se retrouve face à un idéal de beauté revendiqué et exigé par la société en général à travers les marques de cosmétique, de vêtements, ou de maquillage mais également par les hommes alors que cet idéal que beaucoup de femmes cherchent à atteindre désespérément leur est en réalité inaccessible.
Au début du XXème siècle, nous pouvons supposer qu'il était plus simple de correspondre à l'idéal féminin : cela est dû au manque de moyens techniques des créateurs de publicités de l'époque, qui ne pouvaient faire énormément de retouches sur les photographies de leurs mannequins. Aujourd'hui les logiciels de retouches se comptent par centaines et leur utilisation est devenue indispensable aux publicitaires : cela leur permet de perfectionner les images, et de mieux faire vendre leur produit. Toutefois, la femme montrée dans les campagnes de publicité n'existe pas – puisqu'elle est retouchée – et c'est un leurre qui est répandu dans la société.

La femme de notre époque se retrouve donc avec une image de ce qu'elle doit être tellement idéalisée par les publicitaires ou les responsables marketing de grandes marques, qu'il lui est simplement impossible de l'atteindre. Ainsi les médias donnent aux femmes une image d'une perfection et d'un idéal qu'aucune d'entre elles – même les plus belles – ne seront en mesure d'égaler. Effectivement, les mannequins faisant des photographies, qui sont supposées compter parmi les plus belles femmes de la Terre sont elles-même tant retouchées, que la perfection semble inégalable, inatteignable pour chacune d'entre nous.
Ainsi, pour correspondre à l'idéal physique féminin attendu par la société et les médias, il faudrait être une chimère tout droit sortie d'un logiciel de retouche – et préalablement mise en beauté par nombre de produits de maquillage et de coiffure – mais bien entendu, cela est impossible.

Voila les 3 étapes d'une modification physique faite par la marque Dove, dans le but d'atteindre l'idéal de beauté instauré par la société et les médias* :

Dans un premier temps le mannequin est maquillée, coiffée, et donc elle subit une sorte de première retouche : effectivement, il est impossible de reconnaître la jeune femme entre l'étape une et l'étape deux. Elles ne semblent rien avoir commun, sauf leur position et le maillot de bain rouge. La première est pâle, a un air fatigué voire malade, et des cheveux courts et lisses alors que la seconde a une longue cascade de cheveux blonds parfaitement bouclés, est très maquillée, et a un bronzage parfait. (voir image ci-dessous).

Etape 1.
Etape 2.

 Enfin le mannequin est métamorphosée grâce à un logiciel de retouche sur ordinateur : ses jambes sont allongées et amincies, ses rondeurs disparaissent, sa couleur de peau est éclaircie. Son visage est lui aussi totalement modifié, avec des yeux agrandis et des joues amincies.

Etape 3.

Nous pourrions même croire qu'il s'agit d'une femme en plastique parce qu'elle ressemble énormément à une poupée Barbie.

Les femmes dites «lambda» se retrouvent donc confrontées à une société qui manipule autant leur image qu'elles-mêmes. Pendant un certain temps la retouche publicitaire à outrance du physique féminin était caché au grand public : la société n'avait donc pas conscience de la vision erronée et artificielle de la beauté qui était véhiculée. Encore aujourd'hui, même si nous connaissons l'existence de logiciels de retouche et des miracles pouvant être faits par la chirurgie esthétique ou le maquillage, qui peut totalement modifier un visage – notamment avec la technique du contouring* –, beaucoup de femmes prennent pour modèle les mannequins diffusées par les médias.
Cela engendre de nombreux dégâts sur les adolescentes, qui à cette période de leur vie sont très sensibles à l'image qu'elles renvoient d'elles-mêmes et au regard et jugement de la société sur leur physique. Les femmes des publicités étant magnifiées et ayant bien évidemment une silhouette très fine – en réalité trop fine – a provoqué chez des femmes fragiles à la recherche d'une identité sociale – en particulier des adolescentes – un mouvement de masse : celui des régimes minceurs, dans le but d'obtenir un jour le même tour de taille que les mannequins des publicités ou des magazines féminins. Par ailleurs, avant l'été ou les fêtes, les injonctions de ces magazines sur la nécessité d'entamer un régime ne manquent pas. Certains de ces régimes sont draconiens, comme celui du Docteur Dukan qui bannit dans un premier temps les légumes et féculents.

* contouring : technique de maquillage qui permet de changer la forme de votre visage : un fond de teint clair vous permettra d'illuminer certaines parties de votre visage alors qu'un fond de teint foncé permettra de les creuser. 
  
"Garde ton calme, ne mange pas, et tu auras ce thigh gap".
Par ailleurs, les régimes minceurs, suivis ou ayant été suivis par 23,6 % des Français de plus de 18 ans en 2010 sont dangereux pour la santé, ce qu'indique une étude réalisée par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Effectivement, tous les régimes et ce sans exception, entraînent des déséquilibres nutritionnels, et des carences alors que 80 % des individus ayant suivi un régime reprennent du poids après l'arrêt de celui-ci. Les principaux risques pour la santé causés par les régimes sont la «perte de la masse musculaire, et par conséquent, un affaiblissement, [...]une diminution du capital osseux, […] des troubles du rythme cardiaque et des risques cardiovasculaires, […] et des troubles digestifs» (Magazine Psychologies, Novembre 2010). Au niveau psychologique, les régimes peuvent provoquer une mauvaise estime de soi, voire une dépression.
De plus, cela peut entraîner une terrible maladie qu'est l'anorexie, qui peut stopper la croissance des adolescentes, leur fait perdre leurs règles, et peut causer la mort, à terme ; ou encore la boulimie, qui consiste à manger énormément puis à se forcer à vomir ce que nous venons d'avaler.
L'année dernière, le phénomène du «thigh gap» chez les adolescentes était l'incarnation du problème de l'image faussée de la femme dans les médias : en effet, les jeunes filles adoptaient des régimes minceurs – ou «oubliaient» certains repas – afin d'obtenir un écart entre les cuisses, symbole de minceur et donc de beauté.
Extrait du court métrage Supervénus.


Le problème est que quoi que la femme fasse, elle n'a aucune chance de ressembler à l'image que la société lui renvoie. Le seul moyen de s'en rapprocher est de se faire opérer et donc de se ''retoucher'' réellement, avec la chirurgie plastique.



Les femmes dites parfaites dans notre société sont de la sorte des femmes en plastique qui n'ont quasiment plus rien de naturel. Un court métrage animé, Supervénus, réalisé par Frédéric Doazan est très intéressant car il dévoile l'excès de ces pratique et montre de la même manière les changements des attentes de la société par rapport à la perfection féminine.

L'aspect dangereux des canons de l'esthétique, est que la société sait qu'elle ment au travers des médias sur l'image de la femme, et que l'idéal de beauté attendu ne peut pas être atteint. Cependant, elle fait tout pour que les femmes croient que cela est possible et attend d'elles qu'elles se conforment au diktat de la beauté. Ainsi c'est grâce à une image changée et inaccessible que la société manipule les femmes, et par la même occasion leur met une pression incroyable, en les culpabilisant : ce que sous-entend la diffusion de cette image de «femme parfaite» est que si les femmes ne sont pas minces, grandes, élancées, avec une peau bronzée, elles ne sont pas assez bien, pas assez belles pour être dignes d'intérêt.
Le second problème concerne les hommes : ceux-ci se retrouvent confrontés à des femmes sans aucun défaut – car retouchées –, à travers les différents médias. S'ils ne sont pas avertis du travail préalable de retouche qui a été effectué sur ces femmes, ils attendront alors des femmes «réelles» qu'elles correspondent à cet idéal de beauté, ce qui leur est pourtant impossible. Cela accroît aussi la pression qui pèse sur les femmes. 
 
Le dernier problème est relatif aux enfants, et plus particulièrement aux petites filles, à travers la poupée Barbie : la société attend des femmes qu'elles soient à l'identique des poupées Barbie, c'est-à-dire qu'elles soient très grandes et maigres, avec de longues jambes – comme les mannequins –, des hanches peu marquées et fines, sans aucun poil, et surtout sans imperfections au niveau du visage : j'entends par là des boutons, des cicatrices, des rides, des tâches de soleil, etc, soit tout ce qui pourrait faire d'elles des êtres vivants.
Or cela est impossible, dans un premier temps car les femmes comme les hommes ont tous des morphologies et des corps différents. De plus les femmes ont naturellement des hanches marquées et larges puisque la nature veut que ce soit elles qui portent les enfants durant neuf mois dans leur ventre : ainsi leur corps est ainsi adapté à l'accouchement. Il n'est donc pas imaginables pour une femme d'avoir les hanches quasi inexistantes de la célèbre poupée.
Si Barbie n'a pas de poils c'est tout simplement parce qu'elle est en plastique. Chaque être humain possède des poils, cependant ce duvet est perçu très différemment selon le sexe, ce qui justifie que Barbie n'en est point : chez les hommes, cela est un signe de virilité, voire de maturité puisque les premiers poils de la barbe ou de la moustache sont l'un des critères physiques de passage à l'âge adulte ; au contraire, chez la femme, les poils sont vus par la société comme une preuve de manque d’hygiène, et procurent ainsi du dégoût et un rejet.

La poupée de Marvel est la poupée la plus célèbre dans le monde : par conséquent, elle est
énormément médiatisée. Chaque petite fille désire obtenir ou a déjà possédé une ou plusieurs poupées de ce type.
Le problème majeur est le suivant : dès leur plus jeune âge les petites filles s'identifient à ce modèle de la femme qui leur est donné, un modèle qu'elles n'arriveront pourtant jamais à reproduire, ou du moins pas sans risques.
Effectivement la célèbre poupée possède une taille très fine, une poitrine généreuse et un sourire charmant, mais une étude a prouvé que si les poupées Barbies étaient de vraies femmes, faites de chair et d'os et non de plastique, alors elles souffriraient de sous-poids et de malnutrition. Néanmoins, aucune petite fille n'est informée de cela, et aucune d'entre elles peut imaginer les dangers que cette taille de guêpe pourraient avoir sur leur organisme, et sur leur vie. En somme, ils se pourraient que les poupées Barbie aient une influence considérable sur l'apparition de l'anorexie chez les jeunes filles.
Le site MademoiZelle.com indique par ailleurs : « En 2006, les professeurs en psychologie Helga Dittmar, Suzanne Ive et Emma Halliwell ont publié un livre sur leurs expériences. Dans un chapitre intitulé Est-ce-que Barbie donne envie aux filles d'être mince ? Les effets de l'exposition expérimentales d'images de poupée sur la perception du corps chez les filles âgées d'entre 5 et 8ans, elles analysent l'influence des différentes poupées sur les enfants de sexe féminin. Celles qui jouaient avec des Barbie avaient tendance à se sous-estimer et un plus grand désir d'être plus fines que les autres. Une façon comme une autre de foutre un gros taquet par anticipation au rapport au corps de ces futures adultes». 
 
Barbie sans et avec maquillage.
Étant le modèle d'un nombre incalculable de petites filles, ces poupées parfaites jouent un rôle considérable dans la construction des enfants, et ont leur part de responsabilités dans le mal-être physique des femmes : en effet, il est donné aux femmes, dès leur plus jeune âge, une représentation de la femme qui est erronée et leur apprend à être belle, peu importe ce qu'il advient. Ceci pourrait être considéré comme une manière de les endoctriner et de les enfermer dans leur condition de «femmes de plastique», avant d'être des «femmes en chair et en os».
L'artiste Nicolay Liamm a réalisé une version plus réaliste et surtout plus humaine de la poupée Barbie : après des recherches effectuées au centre de la prévention et de contrôle des maladies, l'artiste a trouvé les mensurations des poupées Barbie. Toutefois, il a aussi créé par ordinateur une femme miniature avec des mensurations raisonnables, et correspondant à celle de l'adolescente américaine moyenne, âgée de dix-neuf ans. Il a par la suite maquillé et habillé sa création de la même manière que la célèbre poupée, et a comparé les deux prototypes. (voir image ci dessous).



Comme nous pouvons le constater, la poupée de Nicolay Liamm est plus fidèle à ce que sont vraiment les femmes. Au-delà de cela, l'artiste a prouvé que la poupée Marvel standard est effectivement en sous-poids. D'après ses recherches, les mensurations de celle-ci sont 91-46-84 tandis que celles d'une jeune femme de dix-neuf ans sont 81-78-84. De la sorte, si Barbie était une personne réelle, elle pèserait cinquante kilogrammes et aurait un indice de masse corporelle de 16,24 : elle serait donc considérée comme en état de famine – un IMC entre 21 et 17 étant déjà un signe de maigreur –. Si Barbie voudrait être en bonne santé et posséder une corpulence normale, il faudrait qu'elle ait un IMC de 20,2 : nous sommes donc bien éloignés de ce résultat.

Nicolay Liamm conclut lui-même que « […] les Barbie peuvent avoir une influence négative sur les jeunes filles».



Ainsi la société manipule les femmes, les hommes et les enfants, sur l'image de la femme. Il y a peu de temps, les grandes marques de cosmétiques, ou autres produits qui s'adressaient aux femmes et qui détournaient l'image de celle-ci pour atteindre une beauté factice ont dévoilé au grand public la réalité de leur publicités. Par exemple, en 2006, la marque Dove a clairement affirmé que l'idéal de beauté qu'elle diffusait dans les médias n'était pas réel, à travers la campagne Dove Evolution.

Malgré la conscience d'être manipulée par les médias, la société attend toujours de la femme qu'elle se conforme aux diktats de la beauté. Nous retrouvons ici une forme de sexisme puisque la société n'attend pas des hommes qu'ils soient des êtres divinisés et parfaits et qu'ils ressemblent le plus possible à ceux que l'on perçoit dans les publicités masculines, moins retouchées – ou du moins, la société exerce une pression de moindre mesure sur les hommes –.  
Suis-je parfaite maintenant ?
Les femmes, quant à elles, continuent de vouloir mincir à outrance et de vouloir ressembler aux femme des publicités, qui sont elles-mêmes inexistantes.
Il y a donc ici dégradation de l'image de la femme dans les médias : nous pourrions croire qu'il s'agit d'une valorisation, mais nous nous tromperions totalement. En effet, les canons de l'esthétique qui nous sont imposés nous dégradent dans le sens où ils nous obligent à correspondre à une image erronée de déesses, alors que nous sommes seulement des êtres humains, avec nos défauts ; et dès lors, si nous ne sommes pas ces chimères parfaites, nous nous sentons dégradées, inférieures, avec nos corps «normaux», qui n'ont pourtant rien à se reprocher.


*J'avais déjà évoqué la campagne Dove Evolution, le contouring et le problème de l'importance de l'apparence physique dans un autre article, "Aie ne sois pas".


Sylphide.

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